Le
mythe de la Coccidiose
Malgré tout ce
qui est dit à ce sujet depuis des années, il y
a toujours un grand nombre d'amateurs et même
d'éleveurs qui redoutent cette maladie, qui en
parlent chaque fois que leurs oiseaux ont quelque chose
qu'ils ne comprennent pas et même qui la traitent.
De toute évidence, le "succès" de la
coccidiose est dû à l'importance qu'elle a chez
le poulet pour lequel c'est une maladie majeure, presque
inévitable sans traitement préventif
approprié. Seulement, le poulet est la seule
espèce aviaire qui ait ce problème de
façon aussi grave. Même chez les autres
volailles, cette maladie n'existe pas avec la même
acuité.
Bien sûr, il n'est pas question de nier l'existence de
la coccidiose chez les oiseaux de cage ; c'est une maladie
qui existe, mais chez le canari, elle n'est pas plus
fréquente que d'autres maladies dont personne ne
parle. Dans les examens pratiqués au laboratoire de
diagnostic, sa recherche est évidemment
systématique, mais chez le canari, on la
découvre bien plus rarement que la salmonellose ou la
pseudotuberculose.
Il faut cependant nuancer cette affirmation selon les
espèces. Il y en a chez lesquelles la coccidiose est
beaucoup moins rare et, au laboratoire, elle est
trouvée avec une certaine fréquence chez le
Rossignol du Japon, le Cardinal, les passereaux
indigènes (Bouvreuil, Pinson, Verdier). A plusieurs
reprises, elle a été trouvée chez le
Tarin du Vénézuela et la rareté
relative de cette espèce chez les amateurs peut faire
supposer qu'elle est une victime assez fréquente de
la coccidiose.
Le problème réside justement dans la
diversité des espèces examinées. Pour
plusieurs milliers de canaris qui permettent des
statistiques valables, on n'examine que quelques dizaines de
Rossignols du Japon, de Cardinaux et de Bouvreuils et
seulement quelques Tarins du Vénézuela ! Par
contre, en 25 ans, un seul cas a été vu chez
la Perruche ondulée, assez souvent reçue pour
examen.
Coccidiose ou Isosporose
Chez les oiseaux de cage, la coccidiose est due à un
parasite dénommé Isospora alors que chez les
volailles, il s'agit d'Eimeria. Le terme de Coccidiose
recouvre les maladies causées par tous ces parasites
et d'autres voisins. Il n'est donc pas incorrect, simplement
moins précis. En dehors de caractères
précis qui font la différence au microscope,
la distinction en pratique tient surtout dans le fait qu'une
espèce d'Isospora peut atteindre plusieurs
espèces d'oiseaux, alors que les Eimerias sont
étroitement spécifiques : celles du poulet
n'atteignent ni le dindon ni la pintade. S'il en
était de même chez les oiseaux, les coccididies
du Bouvreuil ne pourraient pas atteindre le canari, alors
qu'en fait cela est possible.
Coccidiose et environnement
Les risques de coccidiose dépendent beaucoup du
milieu où vivent les oiseaux. En effet, le parasite
rejeté par un malade, minuscule petit "oeuf" (il
faudrait en aligner 60 ou 70 pour faire un
millimètre), ne peut pas contaminer un autre oiseau.
Il est nécessaire d'abord qu'il ait subi une
transformation qui ne peut se faire que si, dans le milieu
extérieur, il rencontre chaleur et humidité.
Dans les meilleures conditions, il faut 48 heures. Ces
conditions idéales sont rarement
réalisées dans une cage
régulièrement nettoyée avant que le
phénomène ait pu se produire. Bien entendu,
les risques sont plus importants dans une volière
extérieure, surtout avec un sol en terre et encore
plus s'il est humide (pluie, fuites des abreuvoirs,
baignoires). Il en est de même pour les vers
parasites.
Comment reconnaître la Coccidiose
Il n'existe aucun moyen de dire si un oiseau est atteint de
coccidiose sans le secours d'un microscope, même peu
puissant (un grossissement de 100 à 150 suffit). Il
n'y a ni lésions ni symptômes précis. Le
sang dans les fientes est un signe qui ne se voit que chez
le poulet ( et encore pour une seule des neuf espèces
de coccidies dont il peut être atteint). Chez
l'oiseau, dans les formes de gravité moyenne, on peut
voir de la congestion de l'intestin, mais, dans les rares
cas de coccidiose massive, l'intestin est au contraire un
peu gros et blanc, rempli d'une bouillie
blanchâtre.
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